Attentats, catastrophes : le citoyen "sauveteur secouriste" face aux SMV
Parcourez notre dossier complet et actualisé sur l'action de secours en cas de catastrophe.
- Les SMV, définition
- Quelles doivent être les priorités d'action du citoyen ou secouriste face à une SMV ?
- L'action de secours en 4 étapes
- Et après...? Quelle prise en charge pour le citoyen - Sauveteur ?
SMV, qu'est ce que c'est ?
Elle peut, selon le nombre de victimes et la situation, avoir plusieurs formes :
- Accident à effet limité (AEL) : situation avec un petit nombre de victimes (inférieur à 15) sur un site unique
- Accident catastrophique à effet limité (ACEL), entraînant un afflux brutal mais limité de victimes (de 15 à 100) - Inadéquation momentanée entre les besoins et les moyens.
Accident catastrophique à effet majeur (ACEM) : Situation entraînant une inadéquation dans le temps entre les besoins et les moyens car :
- le nombre de victimes est particulièrement élevé
- les sites d'interventions sont nombreux
- l'accessibilité pour les secours est difficile...
Quelles priorités d'action pour le citoyen ou secouriste face à une SMV ?
Lors de Situations à multiples victimes, le premier témoin se retrouve dans une position dangereuse et inconfortable, avec des décisions stratégiques à prendre et une multitude d'actions à réaliser. Celles-ci doivent dans un premier temps viser à limiter les conséquences du danger initial.
SE PROTÉGER
Il est primordial que le sauveteur-citoyen évalue
la situation rapidement pour se mettre en sécurité avec les
personnes valides autour de lui. Si le danger initial est toujours actif, il peut tenter d'évacuer la zone dangereuse. Si cela lui est
impossible ou l'expose trop franchement, il va se
confiner jusqu'à ce que ce danger soit supprimé, écarté ou isolé.
Sauf action réflexe de survie ou opportunité franche, les actes héroïques sont à proscrire.
Dans un second temps, dès lors que le "calme est revenu" et en fonction de ses compétences et du matériel à sa disposition, le citoyen peut mettre en œuvre des mesures de sauvegarde et de protection. Celles-ci peuvent permettre de limiter l'évolution du nombre de blessés, par exemple :
- Barrer une conduite de gaz, aérer un local ...
- Baliser un accident de la circulation (Triangle, gilet jaune, éclairage, feux de détresse ...)
- Mettre à l'arrêt une machine en cause ou détériorée par l'accident
- Éteindre un début d'incendie localisé avec un extincteur
- Fermer certains accès pour isoler le danger des "survivants"
- Faire éventuellement retirer les vêtements des impliqués, contaminés par des substances chimiques
Face à des victimes contaminées par
des produits chimiques, faites en sorte de ne pas les toucher et
d'éviter au maximum de respirer en leur présence. Cherchez à vous mettre à l'air libre au
plus vite.
Si vous êtes cachés et ne devez pas être localisés, éteigniez ou faites éteindre au plus vite les téléphones portables (ou en mode silencieux). L'hyper médiatisation actuelle provoquera une inquiétude compréhensible de vos proches. Ils auront alors le mauvais réflexe de vous téléphoner et ainsi faire raisonner la douce sonnerie qui vous accompagne habituellement, mais qui ce jour là pourrait attirer l'attention des personnes que vous cherchez à fuir.
ALERTER LES SECOURS
Plusieurs cas de figure peuvent se présenter pour le sauveteur-citoyen
- Nature du danger en cause, description brève de la situation
- Adresse ou localisation de l'évènement
- Nombre approximatif de blessés (Les compter par 5 ou par 10)
- Leur état physique (conscients/inconscients, saignements, brûlures, difficultés à respirer)
- Dangers persistants (odeur de produit chimique, tireur, fuite persistante ...)
Ne raccrocher que lorsque cela vous est clairement demandé
Focus sur le 114
Ce numéro est accessible en visiophonie, tchat, SMS ou fax. Des opérateurs, sourds et entendants, accusent réception de votre appel et contactent le service d'urgence le plus proche. Utile notamment lorsque l'on doit se confiner et/ou se cacher.
Le 114 est accessible 24H/24, 7J/7 depuis :
La France métropolitaine
Les DROM (Martinique, Guadeloupe, Guyane, Réunion, Mayotte).
Dans
l'idéal et afin de faire comprendre aux services de secours le niveau de
gravité de la situation, le secouriste-citoyen va devoir reprendre son
calme (une grande inspiration/expiration) et prendre du recul et/ou de
la hauteur sur la situation, dans la mesure où cela ne l'expose pas au
danger. Cela est bien évidemment plus facile à dire qu'à faire, mais la
distance prise permettra de s'isoler des bruits et cris pouvant gêner la
compréhension de l'opérateur, mais aussi d'avoir une vision la plus
globale possible afin de décrire la nature des blessures, l'étendue de
la zone dangereuse, mais aussi de faire un décompte rapide et "à la
volée" du nombre de blessés.
Le risque à cet instant, est que le citoyen chargé d'alerter les
secours se fasse accaparer par les blessés et vienne à mettre de côté
l'alerte, pour les secourir ou les aider.
Rappelez-vous qu'il est impossible d'affronter seul ce genre
de situation et qu'une prise de recul de votre part à ce moment n'est
pas le reflet d'un abandon, mais d'une volonté d'être un interlocuteur
fiable pour les secours.
Cela aura un impact sur la rapidité et l'anticipation des moyens qui seront engagés pour vous relayer. En fonction de la précision et de la fiabilité des informations transmises, certains plans spéciaux pourront être déclenchés dès votre appel :
- Plan rouge, NOVI pour les blessés
- Plan jaune pour le risque NBC (Nucléaire, Biologique, Chimique)
- Moyens d'extinction en cas d'incendie ou d'accident industriel ...
A noter que votre appel va entraîner une remontée d'informations immédiate aux autorités publiques (Préfet, ministre de l'intérieur, premier ministre ...) et le déclenchement d'une chaîne de commandement opérationnel. La montée en puissance qui va en découler, dépend dans un premier temps des informations recueillies grâce aux appels des témoins proches ou lointains.
L'action de secours en 4 étapes ?
Avant de développer la succession de gestes qui peuvent être mis en œuvre, il faut garder à l'esprit que certaines personnes sont déjà décédées ou vont mourir. Votre rôle est de "limiter la casse" en prodiguant, dans un ordre de priorité, des gestes simples et rapides à un maximum de blessés dont les chances de survie sont à un niveau acceptable :
1 - VÉRIFIER LA RESPIRATION, si la victime est INCONSCIENTE
Si la victime ne respire pas, ne perdez pas de temps, passez à la suivante !
En effet, les victimes qui ne respirent plus, dans un contexte de crise majeure, n'ont quasi aucune chance de survie. Cela peut paraître choquant, mais il est préférable qu'un sauveteur soit accaparé à réaliser des gestes rapides permettant de garder en vie plusieurs personnes, plutôt qu'il se focalise à réaliser un massage cardiaque sur une seule et unique victime.
2 - ARRÊTER LES SAIGNEMENTS IMPORTANTS
La pose d'un garrot peut-être nécessaire en cas de multiples saignements sur le même membre (supérieur ou inférieur) ou si la compression est impossible (membre inaccessible, présence d'un corps étranger...) - Suivez une formation aux premiers secours pour apprendre à poser un garrot.
3 - METTRE SUR LE CÔTE LES VICTIMES INCONSCIENTES QUI RESPIRENT
En cas de choc violent à la tête, dans le cou et au dos et en l'absence de vomissements, laissez la victime sur le dos.
Vous n'avez pas appris à faire la
PLS ? Pas de panique !
Vous avez la possibilité de vous former vous et/ou vos collaborateurs, dès aujourd'hui ! Consultez les formations aux premiers secours que nous organisons directement dans les entreprises, associations ou collectivités.
Dans une situation critique, vous devrez alors vous adapter et envisager de faire simplement rouler la victime sur le côté, en limitant les mouvements de la tête et donc de la nuque*.
*NB : En l'absence de vomissements ou d'encombrement des voies aériennes, ne pas réaliser cette technique sur des personnes ayant reçu un choc violent à la tête, au dos, au cou (Personne éjectée, accident de circulation ...)
4 - (Faire) METTRE EN POSITION D'ATTENTE les victimes CONSCIENTES
Si des personnes présentent des plaies au thorax, ne pas les laisser allongées et les installer en position assise pour limiter la compression des poumons par les organes. Ne pas appuyer sur la plaie, même si elle saigne, pour ne pas aggraver un éventuel écoulement de sang dans les poumons.
- Assis ou demi-assis en cas de toux, crachats et vomissements de sang.
- Allongé sur le dos pour un saignement de l'oreille.
- Allongé les jambes repliées pour les voies basses (génitales et anales).
Participez à éviter autant que possible la dispersion des victimes et impliqués, notamment en cas de présence de substances toxiques et chimiques.
- N'essayez pas d'attraper les vêtements des secouristes ou pompiers, notamment si vous êtes contaminé par des substances chimiques, ils vous repousseront immédiatement.
- Ne hurlez pas dans les oreilles du pompier pour lui expliquer qu'il y'a plein de victimes, il le voit comme vous.
- Dirigez-vous vers le pompier ou secouriste qui porte la radio autour du cou et dites-lui que vous avez des informations importantes pour lui. Attendez qu'il vous porte attention et parlez-lui de ce qu'il ne voit pas et ne sait pas encore. Victimes enfermées ou bloquées (localisation, nombre approximatif...), risques persistants (tireurs cachés, fuite persistante, présence de courant électrique ...)
Et après...? Quelle prise en charge pour le citoyen - Sauveteur ?
Ce genre de situation n'est anodin pour personne. Dans tous les cas, parlez de votre action et de ce que vous ressentez
à vos proches et n'hésitez surtout pas à consulter la cellule psychologique
mise en place, même plusieurs jours après l'accident.
- Si vous êtes blessé, vous allez être pris en charge dans l'ordre de priorité et évacué vers une zone de tri (ou poste médical avancé) et de décontamination, en cas d'évènement impliquant un produit chimique. Vous y serez brièvement soigné et transporté vers un centre hospitalier, en général loin de la zone d'accident.
- Si vous n'êtes pas blessés, vous allez être dirigé vers la zone des impliqués dans l'attente d'une prise en charge psychologique et/ou audition par les services de police judiciaire.
- Si durant l'intervention, vous avez exposé une plaie ou les yeux, la bouche aux liquides biologiques d'une victime (sang, salive, vomissements ...), signalez-vous dès votre prise en charge au centre de tri ! Un traitement vous sera éventuellement délivré en fonction de l'évaluation du risque par un médecin. Son efficacité dépend entre autre du délai de signalement de l'accident avec exposition aux liquides biologiques (AELB, anciennement AES).
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